896789 970 c277ab8454915f3b83207854477d9637 Puis, M. Gilbert Barbier, sénateur, a expliqué brièvement le fonctionnement des perturbateurs des systèmes hormonaux, en citant les glandes endocrines (hypophyse, thyroïde, parathyroïdes, surrénales, pancréas, ovaires, testicules et thymus chez l'enfant) ; les hormones secrétées par les glandes endocrines circulent dans le sang pour aller réguler divers organes, assurant le contrôle de la croissance, du métabolisme, de la fonction reproductrice mais aussi le maintien de l'environnement interne ; les perturbateurs sont des substances chimiques naturelles ou artificielles, étrangères à l'organisme, qui interfèrent dans le fonctionnement du système endocrinien en agissant de trois façons : en imitant une hormone naturelle et en se fixant sur le récepteur ; en entravant l'action des hormones par un effet antagoniste ; en bloquant le mécanisme de reproduction et de régulation, via une modification du taux d'hormones naturelles dans l'organisme.a insisté sur le fait que les perturbateurs endocriniens se définissaient par un mécanisme d'action susceptible d'entraîner un effet nocif, et non par la nature de l'effet nocif potentiel ou par ses propriétés physico-chimiques ou toxico-cinétiques.Il a rappelé que les perturbateurs endocriniens sont de deux origines : les hormones naturelles ou de synthèse : les hormones naturelles sont constituées des oestrogènes, de la progestérone, de la testostérone, qu'elle soir d'origine humaine, animale ou végétale ; les hormones de synthèse sont principalement les contraceptifs oraux et les traitements hormonaux de substitution ou alimentaires chez les animaux. Ces hormones se retrouvent dans le milieu naturel en grande quantité.a ensuite expliqué que les produits anthropiques correspondaient aux milliers de produits de l'industrie chimique (phtalates, BPA, styrène, ...), ainsi qu'aux produits phytosanitaires. Les phtalates sont présents dans les jouets, les peintures, les colles, les encres, les détergents, les solvants, le vinyle, les cosmétiques, les emballages plastiques. Trois millions de tonnes de phtalates sont produites par an.Quant au BPA, il se retrouve dans les produits pour l'optique, l'électronique, la construction (vitrage), les équipements automobiles, le matériel médical, les bouteilles en plastique, les emballages alimentaires, etc.s'est alors interrogé sur les risques pour la santé humaine des perturbateurs endocriniens.Il a d'abord fait remarquer que ces derniers avaient un effet certain à forte dose.Il a ainsi évoqué le cas du diéthylstilbestrol (DES, connu en France sous le nom Distilbène, qui a été administré de 1948 à 1971 aux Etats-Unis, et jusqu'en 1978 en France, pour éviter les fausses couches chez la femme enceinte pendant les trois premiers mois.Il a expliqué que les enfants des femmes ayant été traitées au Distilbène présentent des troubles importants de l'appareil reproducteur tant chez les filles que chez les garçons avec un risque de transmission de ces malformations à la deuxième, et peut-être, à la troisième génération.Puis il a évoqué le cas de la chlordécone dont les effets néfastes ont été étudiés par Mme Catherine Procaccia et M. Jean-Yves Le Déaut dans le cadre d'un rapport de l'OPECST.Par ailleurs, M. Gilbert Barbier, sénateur, a estimé qu'il existait une forte suspicion de lien entre certaines affections et l'exposition à des perturbateurs endocriniens.Il a constaté que les travaux de la Société internationale d'endocrinologie avaient synthétisé les études rapportant des effets potentiels des perturbateurs endocriniens sur la reproduction, certains cancers, le développement cérébral, l'obésité et les troubles cardiovasculaires.Il a ajouté que, depuis quelques années, des expérimentations très poussées étaient réalisées chez l'animal - rats, singes, poissons - et que les premières études chez l'homme sur des cohortes significatives commençaient à être publiées.Il a néanmoins insisté sur les obstacles existant pour prouver les relations de cause à effet des perturbateurs endocriniens.Il a ainsi rappelé que les affections attribuées aux perturbateurs endocriniens étaient souvent plurifactorielles, quelquefois difficilement dissociables d'autres facteurs environnementaux. En outre, il a noté que l'approche toxicologique classique ne convenait pas, notamment en ce qui concerne l'effet-dose. En effet, pour le BPA, la relation des effets est non monotone ; ceci est clairement démontré chez la souris. De plus, il existe chez l'individu des « fenêtres d'exposition » pendant lesquelles l'individu est plus vulnérable : il s'agit de la période foetale, de la prime enfance et de la grossesse.a fait état d'un « effet cocktail » qui peut quelquefois annihiler, mais surtout potentialiser, l'action des perturbateurs endocriniens.Il s'est alors interrogé sur la gestion du risque face à ces incertitudes.Il a rappelé que la réglementation existante était inadaptée aux perturbateurs endocriniens. En effet, pour les produits chimiques en général, on définit une dose seuil au dessous de laquelle il n'y aurait pas d'effet technique efficace pour détecter les effets à faible dose et à long terme des perturbateurs endocriniens.Il a également insisté sur l'apparition tardive des troubles, que ce soit chez l'individu exposé ou ses descendants.a néanmoins expliqué que la France avait déjà pris deux sortes de mesures : un plan d'action du ministère de la santé pour des études scientifiques sur les groupes sensibles - enfants, femmes enceintes, foetus - ; et un plan d'action et de recherche du ministère de l'environnement, le Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens (PNRPE), défini en 2005.En conclusion, il a proposé de limiter le champ de la saisine à « l'état de la recherche sur les perturbateurs endocriniens et leurs effets sur la santé humaine ». 220 http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20101206/opecst.html#par42 4020 31357 commission 2010-12-07 143 sénateur 2011-12-04 21:43:09 2011-12-04 21:43:09 http://www.nossenateurs.fr/seance/4020#inter_c277ab8454915f3b83207854477d9637