Oui les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent
Les pesticides néonicotinoïdes compromettent les services rendus par le vivant à l agriculture
Avec l arrivée des produits chimiques fertilisants et pesticides on a considéré la parcelle agricole comme une entité qui fonctionne en vase clos isolée de son environnement immédiat Pourtant les interactions entre la plante cultivée et le reste de son milieu sont multiples Utilisés à bon escient les processus naturels créent des interactions bénéfiques qui favorisent nettement la productivité des cultures et la durabilité des systèmes de production agricole La mise en pratique de l agroécologie suppose de s appuyer sur ces processus Des parcelles de taille raisonnable ainsi que le bocage agricole sont indispensables pour qu un équilibre s établisse entre la faune et la flore On observe au contraire avec l agrandissement des fermes l extension de la taille des parcelles sans un arbre sans une haie pour protéger le champ et la culture et assurer le gîte et le couvert à un monde vivant tellement négligé depuis des décennies Les pesticides néonicotinoïdes détruisent ces organismes vivants qui pollinisent les plantes travaillent le sol décomposent la matière organique favorisent l alimentation des végétaux et les défendent contre les parasites
Un nécessaire retour à une approche systémique
La diminution progressive de l usage des pesticides ne repose pas seulement sur des alternatives symétriques aux produits chimiques En effet la gestion des ravageurs n est pas exclusivement dépendante de l existence d une solution spécifique pour un ravageur donné mais elle suppose également le retour à une approche systémique de protection des cultures Une agriculture qui réduit fortement des pesticides est une agriculture qui remet le travail paysan et la biodiversité au cœur de la production Cela nécessite observation connaissance du milieu et des interactions qui s y développent des auxiliaires et prospection Le développement de pratiques qui diversifient la production et la déconcentrent sont autant d outils qui réduisent la pression parasitaire
Des solutions de luttes antiparasitaires variées
Les options de lutte antiparasitaire pour éviter l utilisation des néonicotinoïdes sont variées et peuvent inclure la diversification et modification de la rotation des cultures les dates de semis le travail du sol et l irrigation l utilisation de variétés moins sensibles l application des agents de lutte biologique dans les zones infestées et en dernier recours l utilisation d insecticides à risque réduit Ces options sont souvent plus efficaces lorsqu elles sont appliquées en combinaison dans une stratégie globale de lutte intégrée
Avertissements
Conformément à la directive européenne sur l utilisation des pesticides compatible avec le développement durablei ce document vise à présenter d abord et avant tout autre chose les méthodes et alternatives n ayant pas recours à la chimie de synthèse
Les solutions présentées ci après ne se veulent pas exhaustives Il s agit d un échantillon de solutions mises en œuvre par des agriculteurs dans leurs champs dans différentes régions de France
Le document ne concerne pas l ensemble des cultures sur lesquelles sont appliquées les néonicotinoïdes mais se limite aux grandes cultures qui couvrent les plus grandes superficies et à l arboriculture où la question se pose différemment de par la pérennité des cultures
Les alternatives dans les grandes cultures
Céréales d hiver blé orge seigle sorgho
Eviter les semis trop précoces avant le 15 octobre qui favorisent le développement des pucerons vecteurs de viroses
Si la présence de pucerons se situe au delà des seuils définis dans les bulletins de santé du végétalii traiter en cas de besoin avec des pyréthrines simples moins chères que les traitements néonicotinoïdes et ayant moins d impacts négatifs sur l environnement
Contre le taupin :
Effectuer un travail du sol en vue de perturber leurs cycles de développement en remontant les larves en surface pour provoquer leur dessèchement
Augmenter la densité de semis
Introduire dans la rotation des cultures peu sensibles à ce ravageur et qui limitent la ponte des œufs crucifères pois féverole
Maïs
Eviter les semis trop précoces quand la terre est trop froide
Eviter la monoculture qui favorise le développement de divers insectes taupin chrysomèle du maïs etc
Contre le taupin : alterner les cultures implanter des variétés de maïs à démarrage rapide avec adaptation de la précocité de la variété à la zone pédoclimatique si nécessaire utiliser des engrais localisés de démarrage
Contre la chrysomèle : pratiquer des rotations de cultures voire la lutte biologique avec des nématodes
Contre la pyrale : l utilisation de trichogrammes hyménoptère parasite de la pyrale est une méthode de lutte simple fiable et efficace
Betteraves
L utilisation de semences de betterave traitées aux néonicotinoïdes permet aux agriculteurs de ne pas vérifier les attaques d insectes pendant plusieurs mois C est pourquoi certains agriculteurs considèrent ce type de pesticides comme une " solution de confort " La mise en œuvre de recommandations simples permet pourtant de ne pas utiliser de néonicotinoïdes tout en contrôlant les principales attaques de ravageurs
Contre les pucerons :
Ne pas semer trop tôt dans une terre froide ainsi favoriser une croissance rapide des betteraves et réduire l impact des attaques de pucerons vecteurs de viroses jaunisse Du fait du développement en foyer les dégâts des pucerons sur le rendement des betteraves sont localisés et souvent limités
Observer la culture et utiliser si nécessaire une pyréthrine simple
Un point clef : la régulation des pucerons se fait généralement naturellement s il y a un minimum de biodiversité syrphes coccinelles chrysope condition incompatible avec l usage des néonicotinoïdes Les pertes éventuelles seront compensées par l économie réalisée par l achat de semences sans néonicotinoïdes
Contre le taupin :
Effectuer un travail du sol en vue de perturber son cycle de développement en remontant les larves en surface pour provoquer leur dessèchement
Quelques fertilisants naturels peuvent être utilisés pour lutter indirectement contre les insectes du sol comme le tourteau de ricin propriétés insecticides et nématicides
Colza
L utilisation de néonicotinoïdes est dans la grande majorité des cas inutile car ne répondant pas à une quelconque impasse technique Cette utilisation est par contre très dangereuse pour les insectes auxiliaires le colza est une plante très visitée par les insectes pollinisateurs
Pomme de terre
Contre les taupins plusieurs possibilités selon les conditions et les niveaux de risques :
certaines variétés de moutardes utilisées en engrais verts
le déchaumage
les purins de plantes dont le plus connu contre le taupin est celui de fougère
les tourteaux de ricin
Les doryphores sont très bien gérés avec Bacillus thuringiensis subsp Tenebrionis
Produire sans néonicotinoïdes en grandes culture c est possible sans perte économique statistiquement significative L économie des coûts des traitements des semences par des néonicotinoïdes doit être prise en compte
Rappelons que l interdiction européenne partielle de trois néonicotinoïdes clothianidine thiaméthoxam et imidaclopride en décembre 2013 par la Commission européenne n a pas entraîné la catastrophe qu annonçaient plusieurs organisations
Syngenta affirmait que la productivité dans les cultures clés telles que le maïs le blé d hiver l orge le colza la betterave à sucre et le tournesol pourrait diminuer de 40% L ECPA European Crop Protection Association affirmait des pertes potentielles de rendement pouvant aller jusqu à 10% en colza et céréales 30% en betterave sucrière et 50% en maïs Quant au COPA COGECA il renchérissait en déclarant " ce traitement améliore de manière significative les rendements des cultures … Il présente des gains économiques de quelques 4 milliards d euros favorisant l emploi dans les zones rurales de l UE "
Les chiffres des statistiques de récoltes contredisent ces affirmations voir les rapports Agreste sur maïs et colza qui montrent une augmentation moyenne des rendements entre 2013 et 2015
De nombreuses études montrent que l utilisation des insecticides néonicotinoïdes ne provoque pas d augmentation de rendement par rapport aux mêmes cultures non traitées On dispose de comparaisons intéressantes pour le Royaume Uniiii le Canadaiv l Italiev les Etats Unis et l Union Européennevi Enfin l Allemagne en a interdit l usage sur céréales d hiver et continue d être le second producteur européen de céréales
Les alternatives pour l arboriculture
On trouve cinq grandes familles d alternatives non " chimiques " :
Les médiateurs chimiques la confusion sexuelle phéromones
Les protections physiques les filets anti insectes
Le recours aux micro organismes exemple bacillus thuringiensis Bt
Le recours aux macro organismes prédation parasitisme par les auxiliaires
Les substances naturelles huiles essentielles éliciteurs naturels extraits de plantes…
La biodiversité joue un rôle important dans la protection des récoltes Il est également important d avoir une bonne connaissance du fonctionnement de l arbre de la maîtrise de sa vigueur passant par la connaissance du sol et des sensibilités variétales
Contre les pucerons :
Les problèmes arrivent avec des variétés mises sur le marché malgré leur sensibilité aux pucerons avec des pratiques qui fragilisent le végétal et avec un excès d azote minéral qui modifie la composition des sèves dans un sens favorisant la prolifération des pucerons
Les déséquilibres du végétal par exemple tailles trop fortes sur greffage en année 1 ou 2 vont favoriser les pucerons et particulièrement le puceron lanigère
Les produits chimiques et l absence de biodiversité éliminant ou freinant les insectes prédateurs vont aussi mettre à mal les régulations naturelles
Pour y remédier il est recommandé d utiliser un enherbement diversifié et fleuri contenant des féveroles qui seront colonisées par des pucerons spécifiques permettant le développement des populations d auxiliaires
On peut également utiliser de l argile calcinée comme barrière minérale répulsive pour le puceron cendré du talc des huiles blanches ou de colza sur pommiers et aussi du pyrèthre naturel sur pêchers et pruniers
Pour les pucerons lanigères les néonicotinoïdes sont avantageusement remplacés par le lait de chaux qui protège également des chancres mais c est une pratique peu répandue car plus chère
Contre les carpocapses et tordeuses plusieurs solutions :
Bacillus thurigensis
Carpovirusine
Confusion sexuelle
Ou filets de protection
Contre l anthonome :
Le Spinosad est efficace mais toxique pour l abeille et pour certains auxiliaires ce dernier est néanmoins moins dangereux que les néonicotinoïdes car non rémanent
Les essais de dihydroxyde de calcium comme barrière active donnent des résultats intéressants
Favoriser l installation des prédateurs type mésanges et chauves souris est également une alternative
Des investissements à court terme à prendre en compte en arboriculture
Il est à noter que la mise en œuvre de ces alternatives peut requérir des investissements importants au moins à court terme les coûts à l hectare étant souvent plus élevés que l usage de produits chimiques Par ailleurs à l instar des grandes cultures l observation humaine la prospection et la détection en amont sont des moyens de lutte qui ne pourront jamais être remplacés par des machines ou des produits chimiques et qui sont indispensables pour limiter l usage des pesticides En conclusion bien qu elles puissent poser d autres problèmes sanitaires mais moins importants ou des problèmes de coûts de production dans certains cas les alternatives au néonicotinoïdes en arboriculture existent
Conclusion : accompagner l interdiction…
L urgence sanitaire et environnementale d interdire ces molécules ne peut pas occulter le débat sur les conséquences économiques de ces mesures d interdiction pour certaines productions et une partie des cultivateurs Il est ainsi indispensable de coupler ces mesures à un soutien du monde agricole :
… en prévenant les distorsions de concurrence
En effet dans un contexte de marché libre les pesticides sont parfois un outil de défense et de maintien d un revenu à peine décent Cette interdiction française devra donc être suivie du portage politique d une harmonisation européenne de l utilisation des néonicotinoïdes A l instar d une exigence de régulation des marchés afin de permettre le maintien et le développement d une agriculture respectueuse de la santé des humains et de l environnement seuls des prix garantis et l assurance d accéder à un revenu décent peuvent pousser les cultivateurs à assurer une transition écologique sur leur ferme et à prendre les risques économiques qui peuvent aller avec Les choix politiques de passage à une agriculture de qualité doivent prendre en compte la nécessité du maintien de fermes et de cultivateurs en nombre sur l ensemble du territoire
… en réorientant les fonds publics vers le soutien des modes de production agricoles plus respectueux de la santé et de l environnement
Pour que le changement vers des modes de production plus respectueux de la santé et de l environnement devienne une réalité il est impératif de réorienter des fonds publics destinés à l agriculture vers le soutien de ces pratiques et notamment la recherche
" Notre agriculture doit être productive tout en utilisant davantage les mécanismes naturels pour protéger à la fois les récoltes et les personnes plutôt que de recourir systématiquement à des produits chimiques "
Stéphane Le Foll Ministre de l Agriculture vii
Différents types d alternatives permettant de ne pas utiliser de néonicotinoïdes en grandes cultures et en arboriculture
ARBORICULTURE
MAÏS
BETTERAVE
COLZA
POMME DE TERRE
CEREALES D HIVER
Méthodes agronomiques rotations dates de semis irrigation travail du sol choix de la variété etc
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Substances naturelles
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Micro organismes
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Macro organismes
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Médiateurs chimiques confusion sexuelle phéromones
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http://www senat fr/questions/base/2006/qSEQ06101133S html
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Question orale sans débat
06S1133
2006 10 05
2006 11 15
Ministère délégué à l aménagement du territoire
Prise en charge des préjudices agricoles causés par divers sinistres climatiques
M Bernard Piras attire l attention de M le ministre de l agriculture et de la pêche sur la prise en charge des préjudices agricoles causés par les divers sinistres climatiques La procédure calamité agricole qui ne concerne que les risques non assurables se révèle inadaptée lorsque les calamités se succèdent puisque l année sinistrée est alors comparée avec des années antérieures également sinistrées Face à cela le taux de l indemnisation doit être majoré notablement Ainsi en 2006 un taux de 40 % au lieu du taux de 28 % habituel est indispensable Par ailleurs la réglementation applicable en matière d assurance récolte n est pas satisfaisante Il en ressort que certaines productions ne sont pas assurables les fourrages par exemple ou que certains secteurs géographiques ne sont plus assurables car d un coût trop prohibitif Ainsi le système actuel ne répond pas à la complexité du territoire et à la diversité des productions comme cela est le cas dans son département Face à cela certains préconisent le principe d une assurance de base obligatoire permettant ainsi la mutualisation des risques avec un système complémentaire au choix Il faudrait une assurance obligatoire par espèce mais à la parcelle A ce jour l assurance récolte est bien moins intéressante que l assurance par espèce Pour la lavande la succession de calamités a conduit à la destruction des plants et ainsi à la perte de 30 % des surfaces drômoises en quatre ans Or cette production ne peut bénéficier d une assurance récolte Des mesures fiscales incitatives pourraient également être mises en place visant à encourager fortement les agriculteurs à installer des dispositifs de protection contre certaines calamités agricoles tels que la lutte anti grêle avec des filets ou la lutte anti gel avec un système d aspersion ou de ventilation Sur tous ces points il lui demande de lui indiquer s il est en mesure de lui apporter des réponses qui rassureront la profession agricole qui traverse une période très difficile
M le président La parole est à M Bernard Piras auteur de la question n° 1133 adressée à M le ministre de l agriculture et de la pêche M Bernard Piras Monsieur ministre je souhaiterais attirer l attention du ministre de l agriculture et de la pêche sur la prise en charge des préjudices agricoles causés par les divers sinistres climatiques L année 2006 n a fait dans ce domaine que confirmer les précédentes Ainsi à titre d exemple l ensemble du département de la Drôme a été concerné par des épisodes de grêle ou de sécheresse La procédure de calamité agricole qui ne concerne que les risques non assurables se révèle inadaptée lorsque les calamités se succèdent puisque l année sinistrée est alors comparée avec des années antérieures également sinistrées Face à cela le taux d indemnisation doit être majoré notablement Ainsi en 2006 un taux de 40 % au lieu du taux de 28 % habituel est indispensable Par ailleurs la réglementation applicable en matière d assurance récolte n est pas satisfaisante Il en ressort que certaines productions ne sont pas assurables les fourrages par exemple et que certains secteurs géographiques ne sont plus assurables leur coût étant trop prohibitif En outre au regard de la franchise trop élevée l assurance n est intéressante que lors de très gros sinistres c est à dire une destruction quasi totale de la production Ainsi trente contrats seulement ont été signés dans le département de la Drôme pour la production fruitière Ainsi le système actuel ne répond pas à la complexité du territoire et à la diversité des productions comme cela est le cas dans mon département Face à cela certains préconisent le principe d une assurance de base obligatoire permettant ainsi la mutualisation des risques avec un système complémentaire au choix Il faudrait une assurance obligatoire par espèce mais à la parcelle À ce jour l assurance récolte est bien moins intéressante que l assurance par espèce Il apparaît nécessaire de casser ce cercle vicieux qui veut que les agriculteurs préfèrent ne pas s assurer plutôt que d anéantir à l avance par le coût exorbitant de l assurance la faible marge espérée Pour la lavande la succession des calamités a conduit à la destruction des plans et ainsi à la perte de 30 % des surfaces drômoises en quatre ans Or cette production ne peut bénéficier d une assurance récolte Des mesures fiscales incitatives pourraient également être mises en place pour encourager fortement les agriculteurs à installer des dispositifs de protection contre certaines calamités agricoles tels que les filets contre la grêle ou un système d aspersion ou de ventilation contre le gel Sur tous ces points monsieur le ministre pouvez vous m indiquer si vous êtes en mesure de m apporter des réponses pour rassurer la profession agricole qui traverse une période plus que difficile M le président La parole est à M le ministre délégué M Christian Estrosi ministre délégué à l aménagement du territoire Monsieur le sénateur vous me faites état de plusieurs éléments relatifs aux deux dispositifs d indemnisation des dommages occasionnés aux cultures par les aléas climatiques : le régime des calamités agricoles et l assurance récolte Le ministre de l agriculture Dominique Bussereau m a demandé de porter à votre connaissance les éléments de réponse suivants S agissant des années prises comme référence il est à relever que le régime des calamités agricoles évalue les pertes par référence aux productions moyennes habituelles en excluant les années extrêmes C est une règle générale prescrite par le droit communautaire et appliquée dans tous les dispositifs d assurance ou d indemnisation publique des sinistres climatiques agricoles notamment dans les pays les plus avancés en matière d assurance récolte Il importe aussi de rappeler qu en cas de sinistre récurrent les taux d indemnisation peuvent être majorés dans le cadre du régime des calamités agricoles Ainsi les dommages sur les cultures fourragères imputables à la sécheresse de cette année ont pu être indemnisés au taux de 35 % au lieu de 28 % lorsque l exploitant est pour la troisième année consécutive victime de ce type de calamité Le Gouvernement a en accord avec les organisations professionnelles agricoles choisi d orienter plus nettement notre système de protection vers l assurance récolte Certes pour l instant l offre des assureurs reste à compléter et comme vous l avez souligné monsieur le sénateur certaines productions ne sont pas actuellement prises en charge par les assureurs et continuent donc de relever du régime des calamités agricoles Il ne faudrait surtout pas en conclure que l assurance est inadaptée à ces productions car notre orientation vers l assurance récolte est récente les premiers contrats multirisques n étant proposés par les assureurs que depuis l an dernier Le Gouvernement les assureurs et les organisations professionnelles dans le cadre du comité de suivi de l assurance récolte étudient les diverses voies et adaptations envisageables pour améliorer le dispositif Parmi celles ci l obligation de s assurer a fait l objet de nombreuses études Dans l immédiat il en ressort qu une telle option serait prématurée du moins tant que l offre des assureurs n est pas suffisamment implantée Quant à l échelle à laquelle il convient que s applique la garantie de l assurance récolte il a été fait le choix de s appuyer sur deux types de contrats : les contrats à l exploitation qui couvrent la totalité des espèces assurables d une même exploitation et qui ne permettent que l indemnisation de la perte globale enregistrée sur l ensemble de ces productions après déduction des résultats éventuellement supérieurs aux franchises obtenus sur les productions non sinistrées et les contrats par culture qui plus classiquement permettent l indemnisation de chaque culture sinistrée indépendamment des résultats obtenus sur les autres productions Dans ce schéma l exploitant peut donc opter s il le désire pour une assurance " par espèce " Les crédits inscrits par le Gouvernement dans le projet de loi de finances pour 2007 confirment le tournant pris en faveur de l assurance récolte : ainsi 30 millions d euros sont prévus soit une hausse de 5 millions d euros conformément aux prévisions de diffusion et aux décisions envisagées en matière de taux d aide Une concertation est par ailleurs engagée sur la question de la réassurance cruciale pour le développement de l assurance récolte notamment sur les cultures fourragères S agissant des installations de protection contre la grêle ou le gel elles peuvent bénéficier de certaines aides à l investissement nationales ou mises en oeuvre par les collectivités territoriales Par ailleurs en matière de mesures fiscales visant à mieux gérer les fluctuations de revenus l option retenue est de développer le mécanisme de déduction pour aléas La loi d orientation agricole du 5 janvier 2006 a ainsi apporté plusieurs améliorations attendues à ce dispositif notamment le relèvement des plafonds de déduction M le président La parole est à M Bernard Piras M Bernard Piras Je vous remercie de votre réponse monsieur le ministre J aurai l occasion de discuter de ce sujet avec M le ministre de l agriculture et de la pêche Vous montrez monsieur le ministre que le Gouvernement cherche toujours à améliorer les dispositifs existants Je souhaite que cette recherche se poursuive afin que l on parvienne à une solution satisfaisante pour le plus grand nombre d agriculteurs et j espère qu il y aura le moins de calamités possible afin que l on n ait pas recours aux assurances
5daad62d8a88bedd86ef2199db67b8cd
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2011 12 05 03:31:13
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http://www nossenateurs fr/question/12/06S1133