1613553 465 7b923d88518358959f5b26119930a1e7 Dans ce chapitre sur les paysages, je vais vous parler des paysages de la France.Cet amendement vise à ce que soit portée une attention bienveillante et rationnelle aux alignements d’arbres, qui font l’image de la France, le long des routes et dans les allées urbaines.Je précise que cet amendement n’empêchera aucune mesure de sécurité et permettra des dérogations.Quand vous achetez à l’étranger, que ce soit en Allemagne, aux Pays-Bas ou aux États-Unis, des vieux guides qui parlent de la France il y a vingt ans, vous pouvez constater que sont évoquées, parmi les beautés décrites, nos routes avec les alignements d’arbres.D’où cela vient-il ? Henri IV fut le premier à encourager les alignements. Charles V fit planter des ormes dès le XIVe siècle. Sully créa, sous les ordres d’Henri IV, les mails, les cours plantés, les alignements le long des routes. Louis XIV mobilisa Le Nôtre et Colbert pour les magnifiques avenues. En 1848, on disait du préfet Rambuteau qu’il eut préféré se faire arracher une dent plutôt que de laisser arracher un arbre.Au cours des siècles, les motivations furent multiples : le bois, les besoins de l’artillerie ou de la marine, la matérialisation des limites des chemins et des parcelles, la limitation des poussières quand apparurent les premières automobiles, avant le bitume, et bien sûr les paysages et la beauté des perspectives.Empire, Restauration, République aboutirent à trois millions d’arbres au bord des 35 000 kilomètres de routes françaises en 1895.Nos musées, avec les aquarelles ou les gouaches, en témoignent, comme les poèmes.Puis vinrent les voitures rapides, les camions, l’élargissement des routes, le vieillissement des arbres, les coûts d’élagage et de tragiques accidents, qui encouragèrent les pouvoirs publics aux abattages, dont certains – mais pas tous – étaient nécessaires.Oui, mais le zèle des tronçonneuses a fini par mettre à mal ce qui fit l’image paysagère de notre pays, au point que le président Pompidou s’indigna, par une lettre à Jacques Chaban-Delmas, d’une circulaire des Ponts et Chaussées, en précisant : « quelle que soit l’importance des problèmes de sécurité routière, cela ne doit quand même pas aboutir à défigurer le paysage ».Plusieurs pays ont légiféré, à la suite du rapport Infrastructures routières : les allées d’arbres dans le paysage, publié par le Conseil de l’Europe.Je vous propose que nous en fassions autant. 18440 http://www.senat.fr/seances/s201601/s20160122/s20160122_mono.html#intv_par_4466 14041 54557 loi 2016-01-22 98 2016-01-27 04:25:26 2016-01-27 04:25:26 http://www.nossenateurs.fr/seance/14041#inter_7b923d88518358959f5b26119930a1e7