Madame, Monsieur, Dans les prochains jours, au cours de l’examen du projet de loi biodiversité en nouvelle lecture, vous devrez vous prononcer sur l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes. Nous - apiculteurs, paysans et représentants d’organisations environnementales - vous appelons solennellement à voter pour une interdiction de ces produits à compter de septembre 2018. Vous trouverez ici en avant première le courrier des organisations citoyennes et professionnelles ainsi que les liens vers les annexes sur les alternatives existantes, la santé et l'environnement. Je m'adresse ici solennellement aux député-e-s du Club objectif bio pour leur demander un soutien lors des travaux de l'Assemblée nationale comme des positions qui seront débattues par les groupes parlementaires. Ce sujet est essentiel pour l'Humanité. C'est l'enjeu de la survie de la production agricole au travers du rôle des pollinisateurs (153 milliards d'euros par an selon l'INRA) et de la biodiversité, celui des conséquences pour la santé humaine avec l'explosion du nombre de cancers, les liens avérés de perturbateurs endocriniens. Est-ce à dire que ce choix politique se heurte forcément aux intérêts économiques en place? Des milliers de producteurs ont décidé en 2015 et 2016 de se passer totalement de produits chimiques de synthèse en se convertissant en bio (+9% entre 2014 et 2015, pour 5,1% de la SAU et 10 % des emplois agricoles), ils sont tous aussi nombreux à vouloir réduire leurs usages d'intrants et retrouver des marges de manœuvres économiques et agronomiques, soutenus en cela par des initiatives agro-alimentaires qui valorisent leurs démarches de progrès. Ces évolutions professionnelles sont en parfaites adéquation avec les attentes citoyennes ainsi que l'évolution du marché, celui de la bio a connu une augmentation de près de 15% entre 2014 et 2015. Il faut les soutenir par un vote ambitieux de l'Assemblée nationale. Nous sommes conscients de la difficulté de résister aux pressions de l'agro-industrie qui annonce rien de moins que l’apocalypse si nous devions changer de pratiques agricoles. Notre filière bio prouve qu'elle peut nourrir le monde avec de vrais rendements et des solutions éprouvées dans tous les systèmes de production, solutions que nous diffusons et continuerons à le faire au sein du programme Ecophyto II. L'Assemblée nationale a prouvé elle que l'intérêt général pouvait s'appuyer sur toutes ces initiatives professionnelles et citoyennes qui montrent qu'une autre agriculture est possible. Nous comptons sur vous et vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de notre parfaite considération. Stéphanie Pageot, Présidente de la FNAB